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Ce que John Knox croyait concernant le voile

Head Covering: Church History Profiles

[Présentation de la série : Cet article fait partie d’une série qui examinera ce que certaines grandes figures de l’histoire de l’église croyaient à propos du voile. Leurs arguments, leur choix de langage et leurs conclusions ne sont pas forcément en accord avec ce que nous croyons. Le but de cette série est de vous exposer fidèlement les idées de ces personnes sur la question du voile, et non de sélectionner uniquement ce qui représenterait notre position.]

John Knox (1514-1572) était un pasteur écossais, il fut un acteur influent de la Réforme Protestante. Avec 5 autres réformateurs, Knox a rédigé la Confession de Foi Écossaise et fondé l’Église Presbytérienne Réformée, aussi connue comme l’Église d’Écosse.
John Knox

En 1558 John Knox écrivit “Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes“. Cet ouvrage qu’il publia anonymement était un féroce argumentaire contre la domination féminine, qu’il considérait opposée aux enseignements de la Bible. Sa lettre fut adressée aux femmes souverains qui gouvernaient l’Angleterre et l’Écosse en ce temps là.

Dans ses écrits, il cite largement la Bible ainsi que diverses figures importantes de l’histoire de l’Église. Il voulait démontrer qu’une femme gardant une position subordonnée est le modèle biblique qui fut perpétué et transmis par des générations de chrétiens au cours des siècles.

Dans cette publication, il s’exprime brièvement sur 1 Corinthiens 11 et cite quelques extraits d’un texte de Jean Chrysostome en rapport avec le voile. L’intention de John Knox n’était pas de donner un enseignement sur le voile, mais de prouver que la femme ne doit pas diriger. Cependant, nous voyons bien à travers ses écrits quelle fut sa position sur le sujet.

Tout d’abord, Knox cite 1 Cor 11:8-10 pour montrer que la femme ne doit pas dominer l’homme :

Premièrement, je dirais que la femme dans sa plus grande perfection a été créée pour servir et obéir à l’homme, et non pour le dominer ni le commander. Ainsi que Saint Paul l’affirmait en ces mots : “En effet, ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme ; et ce n’est pas l’homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme. Voilà pourquoi, à cause des anges, la femme doit porter sur la tête une marque d’autorité.” (qui est un voile, et un signe de soumission) 1) John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)

Knox ajoute même sa propre interprétation à la fin du passage pour montrer qu’il comprend “une marque d’autorité” comme étant un voile matériel 2) Traduit comme « couverture » par Knox : On Rebellion (Cambridge University Press, 1994) , qui symbolise bien la soumission. Il indique ensuite comment ce passage s’applique :

Par ces mots, ce que l’apôtre veut dire est clair : que la femme dans sa plus grande perfection aurait dû reconnaître que l’homme est au-dessus d’elle ; et dès lors elle n’aurait jamais dû prétendre à aucun signe de supériorité sur lui, tout comme les anges ne se mettraient pas au-dessus de Dieu le Créateur, ni au-dessus du Christ leur tête. J’en viens donc à affirmer, que dans sa plus grande perfection, la femme a été créée pour être subordonnée à l’homme. 3) John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)

Knox avance ceci : à cause de l’ordre créationnel (la femme créée à partir de et pour l’homme) et à cause du fait qu’elle soit appelée à porter un signe de soumission, “elle ne doit exercer aucune forme de domination sur lui”. Ce qui explique qu’elle ne devrait pas régner sur l’homme comme une femme de pouvoir, mais au contraire se souvenir que “l’homme règne au-dessus d’elle”. Knox va même jusqu’à dire que la soumission est “sa plus grande perfection”, puisqu’elle rappelle l’état de la Création avant la chute. En effet sa position subordonnée ne résulte pas d’un châtiment, mais correspond au plan parfait de Dieu pour sa vie avant même l’apparition du péché. 4) Knox admet que la soumission de la femme fut redéfinie d’une autre façon après la chute, comme châtiment. Mais il soutient cependant que la soumission était déjà son appel avant la chute.

Plus loin dans sa lettre, Knox revient sur 1 Corinthiens 11 en faisant le lien avec des citations de Jean Chrysostome (347-407 av J-C). Chysostome croyait à l’intemporalité du voile et il avait rédigé une longue défense en faveur de cette pratique. Voici ce qu’écrit Knox :

Chrysostome, expliquant ces paroles de l’apôtre (1 Cor 11:3), “la tête de la femme c’est l’homme”, compare le gouvernement de Dieu à un roi siégeant majestueusement sur son trône, avec tous ses sujets -qui lui doivent honneur et obéissance- paraissant devant lui ornés chacun d’un insigne de dignité et de gloire, qui leur aurait été attribué par le roi lui-même. Et ceux qui refuseraient ou négligeraient cet insigne, déshonoreraient ainsi leur roi. “De même” dit-il, “l’homme et la femme doivent paraître devant Dieu chacun avec leur insigne, reçu selon leur condition. L’homme a reçu une certaine gloire et une dignité par rapport à la femme, et il se doit de paraître devant Sa Majesté en portant le signe de cet honneur, c’est-à-dire en ayant la tête découverte, pour témoigner au monde que l’homme n’a pas d’autre tête que le Christ.” Prend garde Chrysostome à tes propos ! Les gens d’Angleterre te prendront pour un traître s’ils t’entendent, car ils ont des femmes pour souverains ; et l’Écosse s’est délecté du venin de Circé 5) Circé est la sorcière mythique qui retenait captif Odysseus et qui transforma ses hommes en porcs.  qu’ils soient confus et couverts de honte. 6) John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)

Chrysostome affirme qu’hommes et femmes doivent paraître devant Dieu, tous revêtus du signe de leurs rôles respectifs. L’homme, qui a une certaine gloire et une dignité par rapport à la femme, ne doit pas couvrir sa tête ; en effet il n’a pas de tête terrestre qui le gouverne. Knox répond à Chrysostome par une mise en garde ironique, en feignant de le prévenir que par de tels propos, il risque de se faire lyncher par l’Angleterre et l’Écosse qui sont gouvernées par des reines.

Knox continue sur le signe de la femme en reprenant encore les propos de Chrysostome :

Il poursuit en ces termes “La femme doit se couvrir la tête pour témoigner que sur cette terre, elle a une tête au-dessus d’elle, qui est l’homme.” C’est exactement ça, Chrysostome, dans ces deux royaumes la femme a en effet la tête couverte, hélas ce n’est pas d’un signe de soumission qu’elle se couvre, mais d’un signe de supériorité : elle porte une couronne royale. 7) John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)

En disant “C’est exactement ça, Chrysostome” Knox confirme, d’une part, qu’il est d’accord avec la vision de Chrysostome. Et d’autre part, il montre avec ironie comment la reine, en ornant sa tête d’une couronne, fait tout l’inverse. Pour paraphraser Knox, “elle porte quelque chose sur la tête, oui, mais ce qui la couvre n’est pas un signe de soumission mais un signe de supériorité.” Ouch.

Les écrits de Knox nous en apprennent beaucoup sur sa vision du voile. Nous pouvons voir que Knox avait une position complémentarienne sur les rôles de l’homme et de la femme (qui devaient être symbolisés de manière différenciée par le voile). Nous voyons aussi qu’il croyait que le “pouvoir” qui doit couvrir la tête d’une femme est bien quelque chose qui se rajoute aux cheveux. Enfin, dans sa façon de citer Chrysostome, en soutenant ses propos en faveur du voile, nous pouvons en déduire que Knox aussi croyait que le voile était un symbole chrétien intemporel, ne dépendant pas des cultures ambiantes. Bien que ce soit dommage pour nous qu’il n’aie pas d’avantage développé le sujet, souvenons-nous qu’au départ Knox avait rédigé ce texte pour défendre une autre cause. L’ouvrage de Knox avait un seul but : démontrer qu’une femme qui gouverne est anti-biblique. C’est pourquoi il ne s’attarde pas sur le voile, qu’il n’évoque que pour renforcer sa démonstration.

Récapitulatif du point de vue de John Knox :

Voyait-il la nécessité toujours actuelle de se couvrir ? Oui
Dans quel contexte, selon lui, devait s’appliquer ce commandement ? Non renseigné
Comment voyait-il le voile ? Comme un signe de soumission

>> Lire l’article original en anglais : What did John Knox believe about head covering ?

References

1.
 John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)
2.
 Traduit comme « couverture » par Knox : On Rebellion (Cambridge University Press, 1994)
3.
 John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)
4.
 Knox admet que la soumission de la femme fut redéfinie d’une autre façon après la chute, comme châtiment. Mais il soutient cependant que la soumission était déjà son appel avant la chute.
5.
 Circé est la sorcière mythique qui retenait captif Odysseus et qui transforma ses hommes en porcs.
6.
 John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)
7.
 John Knox – Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes (Accès en anglais sur : The Works of John Knox, Logos Research Systems, Inc.)

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