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Ce que Saint Augustin croyait concernant le voile

Head Covering: Church History Profiles

[Présentation de la série : Cet article fait partie d’une série qui examinera ce que certaines grandes figures de l’histoire de l’église croyaient à propos du voile. Leurs arguments, leurs choix de langage et leurs conclusions ne sont pas forcément en accord avec ce que nous croyons. Le but de cette série est de vous exposer fidèlement les idées de ces personnes sur la question du voile, et non de sélectionner uniquement ce qui représenterait notre position.]

Saint Augustin (354-430 ap J-C) exerçait la tâche d’évêque à Hippone (l’actuelle Annaba, en Algérie). Il est l’un des plus notables “Docteurs de l’Église” d’après le Catholicisme romain, et reste considéré par beaucoup d’évangéliques comme l’un des pères théologiques de la Réforme Protestante à cause de ses enseignements sur le salut et la Grâce. Il est particulièrement connu pour ses livres “Les confessions” et “La cité de Dieu“.
Augustine

Augustin reçut un jour une lettre de son ami Possidius qui était évêque à Calama, contenant de nombreuses questions pastorales. Entre autres, Possidius demandait si il fallait autoriser “les bijoux d’or et les vêtements coûteux ?“. Augustin lui répondit que cela n’avait pas à être interdit “sauf dans le cas de ceux qui ne sont pas encore mariés ou qui ne comptent pas se marier.” car ces personnes “doivent avoir pour unique pensée celle de plaire à Dieu.” Et il justifia la permission faite aux époux de se décorer par ce verset “celui qui est marié se préoccupe des affaires de ce monde, des moyens de plaire à sa femme.” (1 Cor 7:32-34)

Augustin ne voyait donc aucun inconvénient à ce qu’on se fasse beau pour son époux. Cependant il avait quand-même une restriction à cette permissivité. Il écrit “Il ne convient pas pourtant que les femmes, même celles qui sont mariées, laissent voir leurs cheveux : l’Apôtre veut qu’elles soient voilées “. Nous voyons donc ici, que même s’il permettait aux femmes mariées de porter des ornements et des vêtements précieux, elles n’avaient cependant pas le droit de découvrir leur tête. Le fait qu’il affirme que ce qu’il dit est valable “même” pour les femmes mariées, montre que les femmes seules étaient aussi tenues de se couvrir la tête. Le fait qu’il traitait une situation déjà moderne par rapport au temps où vécut l’apôtre, indique qu’Augustin ne considérait pas le voile comme quelque chose de culturel, mais bien comme une prescription à laquelle tous devraient obéir, y compris à son époque et en Afrique du Nord 1) Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de la “Lettre 245” qui peut être lue en ligne ici :http://abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s004/l245.htm

Dans son livre “De la Trinité“, Augustin dit de la femme qu’elle doit “avoir un pouvoir sur sa tête, signifié par le voile.” Il explique que le voile se réfère à un “sacrement caché” qui comporte “un sens pieux et sacré qui plaît aux anges.2) Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de “De la Trinité” (Livre XII – Chapitre 7) qui peut être lu en ligne ici :http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre12.htm#_Toc512833982

Augustin a aussi rédigé une lettre dans laquelle il reprend sévèrement certains moines dont la pratique était de se laisser pousser les cheveux longs. 3) Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de “Du travail des moines” qui peut être lu en ligne ici : http://abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/travail/index.htm#_Toc19521911 Voici ce qu’il dit :

“Or, est-il une iniquité plus grande que de prétendre aux services respectueux de ses inférieurs, quand on refuse soi-même respect et soumission aux supérieurs? — Je désigne ici l’Apôtre et non pas nous-mêmes; c’est à lui que ces gens désobéissent jusqu’à laisser croître leur chevelure; et voilà pourtant un point sur lequel il n’admet pas même la contradiction, car il a dit: « Si quelqu’un aime à contester, il nous suffit de répondre que ce n’est point là notre coutume ni celle de l’Eglise. Or, cela, je vous le prescris ». Il veut donc en ce point que l’on ne cherche pas l’habileté de ses raisonnements, mais qu’on n’aie d’attention que pour son autorité de Maître. Au reste, dans quel but, je le demande, entretenir ainsi de longs cheveux contre le précepte si évident de l’Apôtre ? Doit-on pousser l’abstention du travail jusqu’à interdire celui du barbier ?”

Ainsi pour Augustin, en portant leurs cheveux longs, ces moines “[refusaient] d’obéir aux supérieurs” en l’occurrence à Paul lui-même. Il affirme que cette pratique est “contre le précepte si évident de l’Apôtre“. Et il dira aussi plus loin, que cela “offense et trouble l’église” et que ces moines “déforment la signification manifeste des paroles de l’Apôtre pour leur donner un sens faux“. Il dira encore que cela est “une pierre d’achoppement aux yeux des faibles pour qui Christ est mort” et que si ces moines persistaient dans cette erreur malgré les mises en garde, cela plongerait Augustin “dans le deuil et les pleurs“. Clairement, ce sujet revêtait une grande importance aux yeux d’Augustin.

Comment les moines justifiaient-ils leur pratique ? Ils avaient deux arguments. C’était d’abord pour eux un signe d’humilité. Comme l’Apôtre avait dit que c’était une honte pour eux de porter les cheveux longs, ils rétorquaient “nous prenons ce symbole de disgrâce sur nos têtes, en guise de pénitence pour nos péchés“. Et ils avançaient aussi que, puisqu’ils s’étaient fait “eunuques pour le Royaume de Dieu“, ils n’étaient plus vraiment des hommes.

Augustin n’acceptaient pas du tout leur revendication d’humilité et trouvait plutôt qu’ils cherchaient à attirer l’attention. Il réfutait leur second argument en disant que s’il est vrai qu’en rédemption, il n’est plus question ni de sexe ni de nationalité (Gal 3:28) nous avons cependant des corps de chair avec des sexes qui nous différencient. Il cite alors 1 Corinthiens 11 pour montrer que ces différences de genre doivent être respectées puisque “ne pas voiler sa tête convient à l’homme” tandis que “les femmes doivent voiler la leur“.

Pour résumer, confronté à divers exemples à son époque, Augustin n’a jamais cessé d’affirmer la nécessité pour les femmes de se couvrir la tête tandis qu’il l’interdisait aux hommes. Nous voyons aussi qu’Augustin combattait avec passion la tendance de certains hommes à se laisser pousser les cheveux longs. À travers ses écrits, on constate qu’Augustin considère le passage biblique sur le voile comme une prescription apostolique, qui nécessite obéissance indépendamment de l’époque.

References

1.
 Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de la “Lettre 245” qui peut être lue en ligne ici :http://abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s004/l245.htm
2.
 Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de “De la Trinité” (Livre XII – Chapitre 7) qui peut être lu en ligne ici :http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre12.htm#_Toc512833982
3.
 Toutes les citations de ce paragraphe sont tirées de “Du travail des moines” qui peut être lu en ligne ici : http://abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/travail/index.htm#_Toc19521911

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